La promotion de l’entreprenariat des
jeunes au Bénin souffre, aujourd’hui, plus qu’hier. C’est le triste
constat que fait Régis Facia, vice-président du Conseil national du
patronat du Bénin (Cnpb). Invité hier sur l’émission «Zone Franche » de
Canal 3, il a vertement accusé les pouvoirs publics de ne pas
fondamentalement jouer le rôle qui est le leur. Si en 1994, il ne
s’était pas armé de courage, il n’aurait jamais créé «Top Chrono». Il
affirme n’avoir eu aucune aide dans ce sens et a dû démarrer avec 2
millions de FCfa alors qu’il avait élaboré un plan Business de 10
millions. «Personne ne m’avait d’ailleurs cru à l’époque. Mais,
aujourd’hui, sans être préten-tieux, je pense que mon entreprise a pu
s’imposer », se réjouit Régis Facia, dénonçant «l’entreprenariat
politique » qui, à l’en croire, prend le pas sur tout le reste dans le
pays. «Je souhaite que les pouvoirs publics fassent une redéfinition
complète de la formation des jeunes au Bénin », propose, par ailleurs,
l’invité de l’émission. Et cela, parce que le contexte éducatif actuel
est un «désastre » pour la formation des jeunes. « Le diplôme, indique
Régis Facia, n’est pas un déterminant pour la réussite d’un projet
d’entreprise. Ce qu’il faut chez nos jeunes, c’est de créer la notion
d’entreprenariat. Qu’ils aient le Master 1 ou le Master 2, cela n’est
pas suffisant ». Le vice-président du Cnpb fustige, par ailleurs, le
fait que les banques locales ne jouent pas leur vrai rôle de banquiers.
Elles ne dépenseraient pas plus de 5% pour l’appui aux projets
d’entreprises qui leur sont soumis. Mais, l’invité dit les comprendre,
quelque part, d’autant qu’il n’existe aucun cadre approprié pour
protéger leurs investissements, comme par exemple, un tribunal de
commerce. «Nous devons chercher les mécanismes qui permettront aux
banques de se mettre en confiance », préconise Régis Facia. «Il faut que
les pouvoirs publics et le secteur privé puissent se parler et
s’entendre sur des bases claires pour assurer une meilleure promotion de
l’entreprenariat dans notre pays. Les jeunes méritent mieux aujourd’hui
que le trafic de l’essence frelatée et le Zémidjan. Il y a nécessité de
les encadrer ».
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